Protocole sanitaire: Entre interrogations constantes et interpellations

Protocole sanitaire EPS, Comment s'y retrouver ?

Cher.e.scollègue.s,

Nous sommes nombreux à ne plus trop y voir clair concernant l’EPS « sous protocole » perfusée par un nombre de propositions d’aménagements pédagogiques, recommandations, interdictions, …tels que nous ne savons plus quoi enseigner, comment enseigner ?
Cette situation, qui plus est, est amplifiée par le ressenti de chacun face aux éventuels risques d’attraper, de véhiculer, de participer à la diffusion du virus pour nos élèves et nous même.
Le SNEP Bretagne, loin de vouloir y ajouter une voix supplémentaire, tenait à refixer un certain nombre d’éléments qui, pour certains, ne nous semblent ni négociables, ni aménageables au regard des textes réglementaires en vigueur et des potentiels risques dans lesquels se positionneraient les professeurs d’EPS.
Notre première alerte est celle sur la «valeur » des informations diffusées, au sens juridique du terme.
L’évolution du contexte sanitaire amène régulièrement la publication de nouveaux textes législatifs et réglementaires impactant directement notre métier (lois, décrets, arrêtés).
Nous recevons par la suite d’autres textes émanant du Ministère de l’Education Nationale ou du Recteur qui visent à interpréter, expliquer, mettre en œuvre ce cadre réglementaire (protocole général, protocole spécifique EPS, circulaire du recteur).
À cela s’ajoutent enfin d’autres éléments informatifs qui nous parviennent par divers canaux : foire aux questions des IA-IPR EPS, conférences de presses, éléments scientifiques, propos tenus et document diffusé lors de la visio-réunion IPR EPS de jeudi dernier, …
Dès lors nous tenons à préciser que si les informations en elles-mêmes peuvent toutes se révéler pertinentes, leur valeur juridique n’est pas la même. Nous voulons dire par là, qu’en cas d’accident, de mise en cause, de problème dans l’exercice de notre métier, seuls les textes réglementaires, législatifs ainsi que les actes émanant d’une autorité administrative (Ministère, Rectorat) ne resteront valables.
Nous n’avons donc pas la prétention d’ajouter ci-après de nouvelles préconisations autre que celle de vous inviter à exercer ce discernement fondamental dans la période que nous traversons.
Il ne faudrait pas que la profession se mette « en danger ». Certains discours tendent à relativiser les risques sanitaires dans les établissements scolaires, et l’attrait de la souplesse pour continuer à « fonctionner » en classe entière « coûte que coûte »  peut aboutir à des adaptations pour le moins hasardeuses. L’adaptation la plus conforme et sécurisée que nous voyons en l’état actuel serait plutôt d’alléger les groupes en EPS.

Et le port du masque ?

Rappel des textes
Protocole sanitaire général : « pour les élèves des écoles élémentaires, des collèges et des lycées, le port dumasque« grand public » est obligatoire dans les espaces clos ainsi que dans les espacesextérieurs. (…) Bien entendu, le port du masque n’est pas obligatoire lorsqu’il est incompatible avec l’activité (prise de repas, nuit en internat, pratiques sportives, etc.). »
Repères pour l’EPS : « A l’école élémentaire, le port du masque par les élèves est désormais requis. Il reste obligatoire au collège et au lycée. Les élèves doivent le porter dans tous les temps scolaires, hors activité physique, et en tous lieux (établissement scolaire, espace extérieur ou gymnase).  Le port du masque n’étant pas possible lors d’une activité physique, le strict respect de la distanciation physique doit alors être assuré. Les avis du Haut conseil de la santé publique prévoient une distanciation d’au moins deux mètres en cas d’activité sportive, règle que la pratique de certains sports ne permet pas. »

Toutes autres propositions, comme celle de permettre aux élèves de garder leur masque pendant l’activité physique, pour laquelle l’enseignant aurait jugé son niveau d’intensité compatible avec le port de celui-ci, ne nous semble pas pertinente et pourrait même engager la responsabilité de l’enseignant en cas de problème. Nous incitons donc chacun.e à utiliser très prudemment le tableau proposé, lors des échanges en visio du jeudi 12 novembre dernier par l’Inspection Pédagogique Régionale dans lequel le port du masque en activité est une variable sur laquelle les enseignants peuvent jouer dans certaines conditions.
Les justifications apportées (jugeant certaines activités physiques « moins sollicitantes » au niveau ventilatoire que les jeux de course lors des récréations ou la montée des escaliers) ne peuvent suffire à valider un écart au protocole sanitaire en vigueur aujourd’hui.
Nous comprenons la bonne volonté de chacun de vouloir faire « au mieux », mais ce n’est pas aux enseignants de prendre, encore une fois, « cette responsabilité de jugement » dont ils n’ont pas besoin actuellement.

Et la notion de brassage ?

Protocole sanitaire général : « la limitation du brassage entre élèves de groupes différents (classe, groupes de classes ou niveau) est requise. (…)Lorsque le non brassage entre classes n’est pas possible (notamment en Première, Terminale), la limitation du brassage s’applique par niveau. »
Repères pour l’EPS : «La limitation du brassage entre groupes d’élèves étant renforcée, les rencontres entre établissements ou entre différents groupes d’élèves sont à proscrire. Les déplacements d’élèves doivent être limités au strict nécessaire ; ils doivent être organisés et encadrés, de manière à limiter les croisements, et respecter les distances physiques. »

Sur ce point, tant que les brassages sont à l’interne de l’établissement, les latitudes d’appréciations sont permises par les protocoles et le point d’achoppement réside dans l’appréciation du terme « groupe d’élèves » pouvant faire référence aussi bien au groupe classe qu’aux groupes constitués de l’association sportive par exemple.
Nous pensons qu’à partir du moment que les brassages ne sont pas excessifs, que les groupes sont réellement constitués en terme d’identification des élèves et de la tenue d’un listing précis et à jour, le travail avec des groupes tels qu’ils existent sont possibles incluant les groupes de nos associations sportives.
Par contre, concernant les brassages entre établissements, comme cela est le cas lors du partage des Installations Sportives (gymnase, piscines, …), le protocole ne dit rien et aucune préconisation n’a été effectuée. L’inspection générale a été saisie par les IA-IPR. En attente de consignes claires, le respect du port du masque et/ou des distanciations, des flux entrées/sorties est en l’espèce strictement à respecter.

Les pratiques nautiques...

La lecture des articles 42 et 46 du décret du 29/10/2020 par l’Inspection Pédagogique Régionale EPS et la cellule juridique du Rectorat a entrainé l’interdiction de toutes pratiques nautiques pour les établissements de notre académie. L’analyse effectuée par le secteur action juridique du SNEP penche au contraire sur la lecture suivante : c’est bien l’article 42 qui s’applique aux scolaires quand l’article 46 concerne la pratique sportive individuelle libre dans le cadre de l’heure journalière liée au confinement.
D’ailleurs, dans les arrêtés pris par les Préfets Maritimes (Atlantique et Manche) le 02/11/2020, la disposition suivante (article 2) est clairement indiquée : «(…) Restent toutefois autorisées, dans le cadre général prévu par le Décret n°2020-1310 du 29 Octobre 2020 : (…) la pratique de ces activités par des groupes scolaires et périscolaires»
A notre connaissance, seule notre académie et la Corse du sud ont prononcé ces interdictions.
Le SNEP, avec l’objectif de lever le doute sur ces interprétations, a saisi dès le retour des vacances le rectorat et le Ministère de l’Education Nationale à ce sujet.
Devant tant d’atermoiements et l’absence de réponses claires, nous avons ressaisit le Recteur et le préfet de Région. Nous sommes donc en attente de directives claires et précises.

Le traitement de ce nouvel épisode « juridique » nous interroge et fait suite à celui du mois de mai concernant la notion de groupes supérieurs à 10 personnes où déjà l’interprétation du service juridique de Rennes avait entrainé une interdiction non envisagée par le texte initial (la lecture juridique académique avait entrainé l’interdiction pour les équipes pédagogiques de pouvoir sortir de l’enceinte de leur établissement avec des groupes supérieurs à 10 personnes, faisant référence au décret alors en vigueur concernant les rassemblements sur la voie publique).

Malgré toutes ces difficultés, nous souhaitons à chacun.e beaucoup de courage pour maintenir un enseignement d’une EPS ambitieuse et nous tenons à votre disposition pour tout échange ou question.

Le secrétariat académique du SNEP Bretagne

Equipements sportifs: on fait le point

Déjà en temps « normal », l’accès aux installations sportives posait problème à un certain nombre d’équipes EPS (particulièrement au sein des métropoles, du fait d’un nombre d’usagers important). Nos enquêtes de rentrée montre une augmentation croissante des difficultés malgré des « mutualisations » et compromis accrus. Si la période actuelle vient accentuer les difficultés, c’est un sujet insuffisamment pris en compte (à notre sens) par les collectivités territoriales.

Afin d’avancer concrètement sur cette question essentielle :

1) Nous proposons aux collègues de faire un point précis et circonstancié par établissement, à travers une enquête locale (30mn) visant à déterminer les manques éventuels. Nous vous invitons à nous en faire parvenir une copie. Et n’hésitez pas à nous contacter si besoin.

Télécharger l’enquête au format PDF  et au format modifiable.

2) Nous incitons les équipes qui n’auraient pas les conditions satisfaisantes (au sens du guide ministériel, cf document-enquête) à présenter un voeu au prochain conseil d’administration afin d’afficher poser officiellement les besoins.

Télécharger la proposition de voeu au CA.

3) Avec vos retours (et le soutien de celleux qui le souhaiteront), nous comptons intervenir prochainement auprès des élus (Département et Région) afin de porter les exigences d’installations sportives en nombre suffisant et adaptées à l’EPS.

Des raisons d’être en grève le 10 novembre ?

Rassemblement à 11h devant la DSDEN à Rennes et appel des équipes à se réunir avant en AG pour établir leurs cahiers de revendications (et lister les entorses au protocole, pour éventuellement en témoigner lors du rassemblement à la DSDEN). Se munir d’un masque, du tract d’appel à la manifestation et d’une attestation de déplacement (cocher la 1ère case « raison professionnelle »).

L’appel intersyndical 35


Le protocole sanitaire «  renforcé » « si possible » de JM Blanquer ne permet en aucune façon de faire respecter la distanciation physique et d’éviter le brassage. Et pourtant, il ose affirmer avoir réfléchi et élaboré ce protocole depuis le mois de juillet afin de prévoir la seconde vague de l’épidémie !

Il y a urgence à mettre en place un véritable protocole renforcé nationale afin de protéger les personnels, les élèves et leurs familles et d’éviter la fermeture inévitable des établissements scolaires, le renforcement des inégalités sociales et scolaires, le décrochage pour une seconde année consécutive !

Si dans une lettre aux proviseur.e.s de lycée envoyée le 04 novembre, JM Blanquer annonce, entre autres, la possibilité de passer en enseignement hybride, cela ne règle pas l’encadrement de tous les lycéen.ne.s ni la protection sanitaire dans les écoles et les collèges.

Pourquoi faire ces concessions cette semaine et ne pas les avoir anticipées dans le protocole ? Le renforcement des mesures n’est que le fruit de la mise en lutte des personnels ! Sans quoi rien ne changerait !

Il serait temps qu’il respecte ses engagements en cas de reprise de l’épidémie, de fonctionnement en groupes restreints notamment. Le 06 novembre, sur RTL, il excluait le collège d’un tel fonctionnement qui « reste organisé en 100 % présence« . Dans la semaine, le Secrétaire National du SNEP-FSU s’est adressé directement au Ministre pour exprimer les exigences des enseignants d’EPS. (lire et soutenir)

Le SNEP-FSU avec les autres syndicats de l’Education de la FSU et une large intersyndicale appelle à une grève sanitaire le mardi 10 novembre pour dénoncer des mesures sanitaires inapplicables et déléguant l’entière responsabilité aux établissements. Ce déni de la réalité sanitaire met en danger toute la communauté scolaire !

Ce nouveau revirement pour les lycées participe de la cacophonie gouvernementale observée depuis le 28 octobre.

C’est une semaine de tension, de mépris qui s’achève, des jeunes gazés, tabassés comme aux lycées Gay-Lussac de Limoges, Saint-Crirq de Pau, Paul Eluard de Saint-Denis ou Colbert de Paris, les écoles et collèges sacrifiés et un ministre qui court toujours après les événements et ne contrôle rien !!


L’exaspération des personnels ne cessent de croître dans les établissements scolaires. Si les médias nationaux sont plutôt discrets, la presse régionale exprime le mécontentement face au risque sanitaire :

  • lycée J.Brito à Bain de Bretagne (voir)
  • lycée Bréquigny à Rennes (voir)
  • lycée professionnel Coëtlogon de Rennes (voir)
  • collège Rosa-Parks de Rennes (voir)
  • collège des Ormeaux de Rennes (voir)
  • lycée Pierre Mendès-France de Montpellier (voir)
  • lycée Guy Mollet de Arras (voir)
  • lycée Charles Baudelaire de Roubaix (voir)
  • collège Nicolas Haxo de La Roche-sur-Yon (voir)
  • collège Vallée Verte de Vauvert (voir)
  • collège Foch de Haguenau (voir)
  • lycée Pablo Picasso de Perpignan (voir)
  • collège Albert Camus de Perpignan (voir)
  • lycée Félix Le Dantec de Lannion (voir)
  • collèges et lycées de Lunel (voir)
  • collège Jean Moulin, lycées Charles de-Gaulle et Joliot-Curie de Sète (voir)
  • lycée professionnel Gaston Darboux de Nîmes (voir)
  • collège Paul Bert d’Auxerre (voir)
  • collège Martin Luther-King de Charvieu-Chavagneux (voir)
  • collège Kennedy de Mulhouse (voir)
  • lycée Claude Monet du Havre (voir)
  • collège Rosa-Parks des Andelys et lycée Louise Michel de Gisors (voir)
  • collège Roger Boyer de Cuiseaux (voir)
  • lycée des métiers Amédée-Gasquet de Clermont-Ferrand (voir)
  • lycée Jean-Lurçat de Fleury (voir)
  • collège du Grand-Clos de Montargis (voir)
  • lycée Étienne-Jules Marey de Beaune (voir)
  • collège Arthur-Rimbaud de Marseille (voir)
  • collège Emilie-Carles d’Ancerville (voir)
  • cité scolaire Laure Gatet de Périgueux (voir)
  • collège Charles de-Gaulle de Sierck-les-bains (voir)
  • cité scolaire Blaise-Pascal de Forbach (voir)
  • des collèges et lycées des Hauts-de-Seine (voir)
  • des collèges et lycées de Seine-Saint-Denis (voir)
  • des collèges et lycées du Val-de-Marne (voir)
  • des collèges et lycées de Seine-et-Marne (voir)
  • des collèges et lycées du Val-d’Oise (voir)
  • lycée Raymond-Queneau d’Yvetot (voir)
  • collège Feuchères de Nîmes (voir)
  • collège Georges Sand de Toulouse (voir)
  • lycée Jean-Baptiste Dumas d’Alès (voir)
  • collège Gustave Jaume de Pierrelatte (voir)
  • collège Leclerc de Schiltigheim (voir)
  • collège Django Reinhardt de Toulon (voir)
  • lycée professionnel Jules Lecesne du Havre (voir)
  • collège Gérard Philipe de Saint-Priest (voir)
  • collège La Clavelière d’Oullins (voir)
  • …/…

Cette liste non-exhaustive doit être complétée par celle des actions de lycéen.ne.s, voire de parents d’élèves dans de nombreux établissements à travers le pays.

Visio snep 35_04 nov_17h

La reprise du lundi 2 novembre s’est traduite dans les établissements par des situations bien différentes. Qu’il s’agisse de célébrer un hommage digne à notre collègue Samuel Paty, mettre en place un protocole sanitaire « renforcé » ou poursuivre un enseignement de l’EPS de plus en plus contraint, les situations sont diverses.

Dans cette période, les besoins pour la santé, la réussite et l’accompagnement des élèves sont énormes. Mais une fois de plus, JM Blanquer y est indifférent. Si l’Ecole est la « colonne vertébrale » de la République, comme l’affirme le ministre dans sa vidéo du 31 octobre, alors il faut en faire une priorité dans les actes.

Pour faire le point sur la reprise dans les établissements, entendre les différentes situations et échanger, le SNEP-FSU 35 t’invite à une visio-conférence le mercredi 4 octobre à 17h00.

Ce temps de réunion de la profession, ouvert à toutes et tous, doit nous permettre de construire ensemble les revendications et de préparer notre action à venir.

Pour t’inscrire, flash le QR code ou clique sur le lien ci-dessous. Le lien pour la visio te sera envoyé par mail mercredi dans la journée.

Votre QR Code

https://forms.gle/1xPdYjCGY54YJDKi6

 

De nouveaux repères pour l’EPS, 36h avant…

 

 

Covid 19 – Rentrée Novembre 2020

(infos reprises en grande partie du site national)

« Tout est prêt », « Nous sommes préparés à tout » clamaient-ils…

Mais nous avons des précisions seulement 36h avant la reprise. Les choses sont néanmoins plus claires. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ne va pas être simple pour les enseignant.es d’eps.

On aurait pu penser, qu’à l’écoute des professionnels de l’Education, la diminution des effectifs de classe serait à l’ordre du jour… Que nenni !  Pourquoi renforcer drastiquement des mesures sanitaires quand on affirme haut et fort qu’il n’y a quasiment pas de contamination à l’Ecole ?

On se contentera donc d’ajouter quelques mesures à l’existant :  mettre un masque sur le nez des enfants de 6 ans tout en disant qu’ils ne sont pas vecteurs et limiter au maximum le brassage quand on a mis en place des réformes qui ont fait exploser les groupes classes et qui, de fait, oblige à un brassage constant…

Cette phase 2 longuement murie est soi-disant prête depuis le mois de juillet… Peut-être aurait-il été utile d’échanger avec les organisations syndicales et les enseignants pour construire des préconisations beaucoup plus porteuses de sens si la volonté était de réellement s’attaquer à réduire la propagation du virus.

Le texte qui en découle restreint fortement les possibilités ouvertes jusqu’alors. D’une part, les sports de contact sont dorénavant clairement proscrits et d’autre part, pour le reste des activités, la règle de la distance de deux mètres est obligatoire. Par ailleurs, pour respecter les orientations du protocole général même si parfois ça n’a aucun sens, les activités de l’association sportive seraient permises mais en limitant les brassages ! Il faudra encore une fois s’adapter mais les brassages permis ailleurs doivent pouvoir s’effectuer dans le cadre de l’AS.

Le protocole (site du ministère)

 

La rentrée du 02 novembre: nos dernières infos

Point infos du samedi 31 octobre, 12h00

1) En tout premier lieu, rappelons que la banalisation du début de matinée lundi avait pour vocation de laisser le temps aux équipes éducatives de travailler au fond et à la forme que prendra l’hommage à Samuel Paty dans leur établissement. C’était aussi l’occasion pour les enseignants de réfléchir aux mises en œuvre pédagogiques qu’ils proposeront aux élèves sur les questions de liberté d’expression. Ceci engageait une réflexion importante et intimement liée aux profils des publics accueillis dans chaque établissement scolaire.

Mais, sans en justifier clairement les raisons, le MEN est revenu sur son engagement et annule ce temps banalisé, demandant aux collègues de reprendre les cours à 08h00, sans transition…

Il resterait une minute de silence, pas nécessairement préparée avec les élèves. Cette décision est indigne. Face à cette marque supplémentaire de mépris, la FSU (dont le Snes et le Snep) appellent les collègues à demander le maintien de ce temps banalisé du lundi matin. Pour les cas où un dialogue raisonné pour maintenir ce temps nécessaire ne serait pas possible, un préavis de grève a été déposé du 02 au 07 novembre.

Lundi 2 novembre, quoi qu’en dise le ministre, nous préparerons collectivement l’hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, assassiné parce qu’il faisait son métier.


Rq: nous appelons chacun.e à la vigilance pour ne pas se laisser imposer des injonctions dénuées de sens pour nous et nos élèves. Nous pensons également qu’il serait regrettable que la déclinaison locale d’un énième protocole sanitaire se fasse au détriment de ce temps d’échange et de mémoire.


2) Concernant la mise en place du « confinement adapté » et des nouvelles règles sanitaires dans les établissements scolaires, nous allons essayer de faire face à l’improvisation de notre gouvernement, imposant de grandes difficultés de timing à nos chaînes hiérarchiques. Notre discipline risque d’être, encore une fois, parmi les plus impactée. Vous trouverez ici le document officiel du ministère et un autre document synthétique sur lequel nous vous proposons de nous faire un retour.


3) Concernant les « repères pour EPS », ils restent pour l’instant inchangés (selon réponse du DASEN le 30/10, à 13h) mais seraient susceptible d’évoluer rapidement selon d’autres sources.

Pour les installations, ce sont les articles 42 et 44 du décret du 29/10/2020 qui sont en vigueur. Pour l’instant, la ville de Rennes par exemple, laisse accès à ses installations sportives, y compris les piscines, pour les scolaires et universitaires. Selon les municipalités, des difficultés locales pourraient avoir lieu. N’hésitez pas à nous contacter au plus vite le cas échéant. Nous interviendrons systématiquement auprès du Dasden/Rectorat et alerterons les collectivités en charge de l’effectivité des enseignements (Conseil Départemental pour les collèges et Régionale pour les lycées).


4) Concernant le protocole académique UNSS envoyé avant les vacances, nous ne pouvons pas encore dire s’il pourra être appliqué en l’état. Mais nous savons nos collègues du service départemental de l’UNSS toujours prompts à nous informer sur ces questions et nous les en remercions au passage.


5) Concernant les attestations professionnelles qui devraient nous être envoyées d’ici lundi pour que nous puissions nous déplacer en toute légalité, nous attendons également la réponse du DASEN. A défaut, vous pourrez établir une attestation dérogatoire pour aller travailler ou déposer vos enfants à l’école…


Sur le remplacement des masques Dim: potentiellement nocifs pour la santé et l’environnement, il doit nous être distribués de nouveaux masques à la rentrée.

Bon courage pour cette rentrée les collègues, il va nous falloir être en forme !

Courrier et questions au DASDEN 35 sur la reprise du 02 novembre…

Monsieur le DASDEN d’Ille et Vilaine,

Tout d’abord, nous vous remercions pour la réponse apportée ce midi (par la voix de votre cheffe de cabinet) à notre questionnement sur d’éventuels ajustements apportés aux repères pour l’EPS, document national guidant l’organisation pratique et les choix pédagogiques pour l’enseignement de l’EPS.

Nous prenons note et informerons nos collègues d’EPS que pour l’instant, aucune évolution n’a été apportée aux « repères pour l’EPS ».

Comme indiqué au téléphone avec votre cheffe de cabinet, je vous transmets ci-dessous quelques interrogations qui se posent pour l’enseignement de l’EPS et l’animation du sport scolaire, eu égard aux exigences sanitaires contenues dans le nouveau protocole:

– Quand est-il prévu que les personnels reçoivent le justificatif de déplacement professionnel pour pouvoir se rendre dans leurs établissement ce lundi 02 novembre ?
– La distribution de nouveaux masques sera-t-elle opérationnelle pour la reprise de lundi dans tous les collèges et lycées du 35 ?
– Des ajustements du protocole académique Unss (qui permet de retrouver quelques rencontres locales, avec précautions sanitaires adaptées en conséquence) sont-ils envisagés ?
– Enfin, le temps banalisé en début de matinée pour échanger et préparer la séquence d’hommage et de discussion avec les élèves semble être envisagé (par endroits) comme un temps possible de présentation et d’adaptation au nouveau protocole sanitaire. Si la situation sanitaire exigera en effet un temps de discussion sur ces questions, il nous semble pour le moins inapproprié de le faire durant cette matinée. Pourriez-vous nous confirmer votre position sur ce point s’il vous plait?

Nous sommes solidaires des services départementaux qui, une fois de plus, sont sommés de réagir durant les congés et dans l’urgence, et vous remercions par avance pour les réponses que vous nous apporterez.

Bien cordialement,
S.HAMROUNI
Co-secrétaire départemental du SnepFsu 35

Notre hommage à Samuel c’est défendre une école émancipatrice pour tous les élèves !

Déclaration commune FSU Bretagne.

Atterrés, abasourdis, écœurés, malheureux… les mots manquent face à l’horreur des évènements de ce vendredi.

Dès l’annonce de l’acte horrible perpétré vendredi à Conflans-Ste Honorine contre notre collègue Samuel Paty, enseignants, parents, personnels des établissements se sont organisés, en Bretagne comme partout dans le pays, pour des rassemblements témoignant de leur soutien à la famille, aux proches, aux personnels, parents et élèves du collège où il enseignait.

Notre collègue Samuel a été tué pour ce qu’il était, un professeur, et pour ce qu’il faisait, transmettre et faire réfléchir les jeunes, même sur les sujets les plus complexes. Nous sommes bouleversés parce que c’est ce qui fait le coeur de notre attachement à l’Ecole.

L’émotion aujourd’hui est aussi grande que vendredi, mais au-delà de l’émotion, il nous faut maintenant nous mobiliser pour exprimer avec force quelle Ecole nous défendons : une école des savoirs émancipateurs, ouverte à tous les enfants, une école de l’égalité qui lutte contre toutes les formes d’injustice, de domination, de racisme et de rejet de l’autre, une école ouverte sur le monde qui en aborde tous les problèmes et qui analyse aussi notre histoire commune dans toutes ses dimensions et toutes ses conséquences pour en ouvrir la compréhension aux jeunes générations, une compréhension qui est essentielle pour leur donner le pouvoir d’agir.

C’est le sens que nous avons voulons donné aux manifestations qui ont eu lieu en Bretagne à l’appel de notre fédération et de ses syndicats dans la semaine passée.

Il nous faudra continuer à regarder en face les forces qui menacent l’exercice libre de la raison, continuer à combattre les petits maîtres de violence qui prospèrent sur le terrain de la colère et du ressentiment qu’engendrent les injustices subies et les humiliations ressenties par tant de personnes dans le pays.

Il nous faudra aussi combattre les prophètes de malheur qui n’attendent que de telles tragédies pour entonner le « on vous l’avait bien dit », toutes ces politiques de la peur qui prétendent protéger le pays mais qui ne font qu’ériger des murs de séparation entre les uns et les autres au nom d’une conception toujours plus étroite et excluante de la citoyenneté !

Loin de l’unanimisme de circonstance dont le pouvoir entend manifestement user pour paralyser la contestation de sa politique, exerçons ce qui caractérise les savoirs que nous transmettons et notre engagement militant : le travail de compréhension, la rigueur dans l’analyse et l’exercice de la raison critique.

Le communiqué de presse intersyndical du 21 octobre 2020

DP Commune AG recteur 21 10