Afin que chacun.e puisse se rendre compte de la souffrance générée, voici ci-dessous quelques extraits de témoignages que nous avons reçus ces derniers jours:
– La situation ne peut plus durer. A moins de prendre un arrêt de travail, une disponibilité voir même de démissionner, aucune alternative ne me serait bénéfique (Justine)
– Cette situation qui dure depuis 2 ans est intolérable et extrêmement fatigante avec 3 enfants à charge pour notre foyer, tant d’un point de vue humain que professionnel. Je subis donc de plein fouet cette volonté de précarisation de l’enseignement. (Sophie)
– Avec la barre d’entrée actuelle et avec les points dont je bénéficie tous les ans, il me faudrait près de 10ans pour pouvoir rentrer dans l’académie Bretagne…cette situation met en danger l’existence de mon couple…cela remet également en question mon appartenance à l’éducation nationale. (Josselin)
– Triste mais réaliste, le métier ou la famille ? Mes élèves ou mes enfants ? Voilà les dilemmes qui s’imposent fatalement à un Professeur Breton en 2022… (Philippe)
– Voilà maintenant 4ans que nous sommes séparés et il m’est toujours impossible de rentrer en Bretagne. Où est la mobilité des enseignants ? Suis-je condamné à vivre loin de ma famille ? de mes amis ? de mon conjoint ?…La seule solution s’offrant à moi est d’arrêter ce métier qui pourtant était une vocation... Je suis totalement désabusé par ce système manquant clairement de reconnaissance…Je pense sérieusement à arrêter ce métier pour pouvoir construire une vie familiale sereine (Yoann)
– Nous avons pendant 12 ans tenter de croire en ce système en concédant plusieurs sacrifices professionnels et familiauxmais…je ne peux obtenir ma mutation du fait d’un calibrage d’entrants dérisoire. Régulièrement des annonces de remplacement plus ou moins longs, dans ma discipline, paraissent sur pôle emploi…Nous avons eu le plaisir d’attendre un troisième enfant pour mai, qu’aurais-je à lui offrir ? Une maman absente...(Manon)
– Malgré mes 1310 points, mon voeu pour l’académie de Rennes n’a pas été satisfait. J’avoue être complètement découragée de cette situation. Je travaille dans l’académie de Créteil depuis 6 ans, je suis séparée de mon conjoint, de ma famille, de mes proches…C’est humiliant pour nous…nous sommes nombreux à trouver cela scandaleux et à être démoralisé. (Chloé)
– On nous parle de bienveillance envers nos élèves mais où est la bienveillance envers les professeurs ? Je réfléchis à regret également à une reconversion professionnelle…Il est temps de nous écouter (Eve)
– Comment est-ce possible qu’il y ait seulement 17 entrants cette année en EPS alors qu’au moins quarante postes demeurent vacants ? (Arthur)
– Cela me révolte et me ronge littéralement : pour la première fois je songe à démissionner alors que j’aime mon travail. (Bruno)
– Nous espérons pouvoir avoir un jour des enfants mais compte tenu de la situation cela n’est absolument pas envisageable pour le moment...Je pense sérieusement démissionner dans les prochaines années si rien ne change et pourtant j’aime mon métier. (Raphaël)
– J’espère que le Recteur et les Dasen profitent bien de leurs primes qui les récompensent de détruire le service public et abîmer la vie de ses agents… (Armel)